1. |
L'Héritage
06:33
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A la faible lumière d'une lampe de poche
je poursuis mon inévitable marche
En trébuchant sur les ruines
de galeries délabrées
Pour échapper au sang maudit
qui gicle de mes habits déchirés
Et qui laisse des traces écoeurantes
dans ce royaume ruiné.
C'est la haine de mon père mort
qui m'entraine de plus en plus profondément
dans les restes de son passé
Qui transforment ses ex-employés
en rats rigolards pour me punir de l'innocence
de mon enfance.
A la faible lumière d'une lampe de poche
les ténèbres me rongent
Mes poumons, qui sont comme des sacs
pleins de poussière de charbon,
m'obligent à quitter mon corps.
Je tombe, reste cloué au sol
étourdi dans la sueur noire de ma tragédie
Je m'égare dans la force de ma vie.
Dans les sinistres couloirs
de mes pensées asphyxiées
je commémore le jour de la mort de mon père
dont les mots comme des explosions
font craquer mon crâne :
[ " Alors que mon souffle saccadé
crache la suie sur les draps immaculés
de mon lit d'hôpital,
je te craches mes dernières paroles
au visage.
J'ai un jour osé rêver
que tes larges épaules
soutiendraient l'oeuvre brillante
de ma vie tu as refusé.
Maintenant, au soleil de ce jour perdu,
je transmets la clef
de cet enfer terrestre.
Qu'elle te soit méritée
Qu'elle devienne la preuve de l'angoisse
qui te fit décider
de me laisser crever.
Je veux ne t'avoir jamais
donné naissance . " ]
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2. |
La Parade Sauvage
04:21
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Comme une bête je me bouge,
une bête au bout du rouleau
enchainée dans une cage.
Je hurle
et je me débats.
Dans les miroirs je vois
des visages déformés
des cadavres de nuits
aux sombres murmures
des yeux fixes déchirant
comme des épines,
les ongles tranchants,
des mains qui me fouillent.
Mes mots bourdonnent
autour de moi
comme des mouches.
Je le compte
attentivement.
Je les attire
avec du feu
mais ne peux pas le retenir.
Je me tords
comme une bête.
Les têtes que j'ai suivi
m'ont passé la torche:
la passion de la mort
c'est aussi la passion
de la vie.
Dans l'ombre, crevé,
je lèche mes déchirures.
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3. |
L'Heure des Assassins
13:53
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Des trombes de larmes
labourent le ciel et la terre.
Les lumières du port qui palpitent,
et là-bas la mer, ma mer qui crie,
qui hurle mon nom.
Derrière un tas de vieilles caisses
un clodo et son chien :
il se retourne
et sa gueule édentée se détend.
Son haleine,
elle pue le tabac et le pinard,
elle s'enroule comme une couverture
autour de mon corps froid.
Et je doute, la mer hurle.
Des trombes de larmes
labourent le ciel et la terre.
Les lumières du port qui palpitent
sous les coups du tonnerre.
Et là-bas la mer fouettée par l'orage
qui hurle mon nom.
Oh ! Boire et oublier,
jusqu'au matin pâle,
pour éclairer mes idées sombres !
L'homme me tend la bouteille.
Le liquide par gorgées avides
me brule la gorge.
Soudain sa voix coupe
la fureur de éléments :
" Bois le calice jusqu'à la lie,
bois le calice,
bois le calice ! "
Elle m'appelle, ma douce mer,
elle m'appelle,
elle s'enroule
comme une couverture
autour de mon corps froid.
Le désespoir tombe
comme la nuit
sur ma pauvre vie
ma vie déchirée.
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.«iftheskywastornleasttheredbesomenoise» (Yi Sang / 이 상)
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